Ever Connens

1er Septembre 2009

« Je m’appelle Ever Elizabeth Connens. Que dire sur moi ? Je pense que le plus simple est d’introduire ma petite vie si l’on peut l’appeler comme ça, car je pense que c’est le meilleur moyen de commencer ce journal. Et dire que je me demande pourquoi j’en commence hein… Maman disait qu’un journal intime était notre meilleur ami, et comme je n’ai pas d’ami, au fond, je n’ai peut être rien à perdre.

Je suis née le 10 juin 1992 dans une petite ville nommée Snowmass, dans le Colorado. Elle n’est pas bien grande, mais on y a une station de ski pas mal il faut dire, enfin, d’après ce que je me souviens. Ma famille n’en a jamais été originaire, et je n’ai jamais vraiment su d’où venait exactement ma famille, tel un groupe de nomade sur les terres d’Amérique. J’ai toujours vécu seul avec ma mère, et ma grand-mère un peu plus tard. C’est elle qui m’a appris un jour que certaine femme de notre famille venait de Salem. A l’époque, je n’avais pas compris elle m’avait dit ça qu’à moi, aujourd’hui, j’aurai aimé qu’il n’en fut rien… Combien de temps suis-je resté à Snowmass ? Dix ans… J’ai passé sans doute les plus belles dix années de ma vie dans cette petite ville avec maman. Je me souviens, on adorait aller au parc toute les deux alors qu’il pleuvait. Il était alors désert et il n’y avait alors pas plus amusant pour nous, même si l’on était à peu prêt sure que le soir venu, on aurait un bon rhume. Mais ce n’était pas grave car on était heureuse. En générale, on prenait un chocolat chaud toute les deux allongées dans le lit devant un dessin animé. Rien d’autre ne comptait dans ces moments là, et on n’avait pas besoin d’autre chose non plus. A l’école ? J’étais une élève normale, souriante, timide, mais en rien bien différente.

L’année de mes doux ans, on a déménagé vers le nord pour faire comme le disait maman la découverte de ma famille, à savoir par famille ma grand-mère. Quitter la montagne me fit bizarre, mais le ranch était sympa. Grand semblait un peu folle la première fois que je l’ai vu, mais elle n’était pas méchante. La décrire n’est pas facile, mais j’aurais dit secrète, réservée… En tout cas on a passé un an toute les trois, jusqu’à ce que ca arrive. C’était au mois de janvier, il avait beaucoup neigé durant la nuit, et au matin, maman prit la voiture pour faire quelques courses. Elle n’est jamais revenue… Encore aujourd’hui, je ne m’en remets pas, mais c’est là que tout commença. On était tous dans la salle, les gens passant pour nous donner leurs condoléances. J’étais triste, mais cette tristesse semblait s’amplifier de plus en plus, puis se mêler à de la sympathie, de la pitié. Je crus devenir folle à un point que je fis un malaise. Il me fallut plusieurs jours avant d’y voir un peu plus claire, et avant que ma grand-mère me fasse comprendre. Ce n’était pas mes émotions, mais celles des autres…

Empathie… Pour moi cela rime avec monstruosité, tout comme sorcière. Ma grand-mère m’a expliqué que je n’étais pas la seule, que elle par exemple, elle pouvait lire dans les pensées… Moi je sais juste que je hais ça. Je viole la vie privée des gens au point de ne plus savoir ce que je ressens. C’est si horrible… J’ai peur, j’ai peur de qui je suis, de celle que je vois dans le miroir… Grand-mère dit que j’ai besoin d’u nouveau départ, de me retrouver et de contrôler tout ca, mais je m’en sens incapable.

Pourtant, aujourd’hui je suis là, j’essais d’avoir une nouvelle vie, mais j’ai peur, je continu d’avoir peur car quand je passe prêt de chacun d’eux, je ressens la même chose… »